Affaire du citoyen Genêt, (1793), incident précipité par l’aventurisme militaire du citoyen Edmond-Charles Genêt, ministre aux États-Unis dépêché par le régime révolutionnaire girondiste de la nouvelle République française, alors en guerre contre la Grande-Bretagne et l’Espagne. Ses activités ont violé une proclamation américaine de neutralité dans le conflit européen et ont fortement embarrassé les partisans de la France aux États-Unis.
Howard Pyle-Harper’s Magazine, avril 1897/Library of Congress, Washington, D.C. (neg. no. LC-USZ62-100719)
Arrivant à Charleston, S.C., le 8 avril, Genêt a immédiatement commencé à commander des corsaires et à faire des plans pour utiliser les ports américains pour une campagne contre le commerce britannique. Il commence également à organiser des expéditions basées aux États-Unis destinées à attaquer les territoires espagnols et britanniques. Emu par le chaleureux sentiment pro-français qu’il rencontre en route vers Philadelphie, Genêt est choqué d’apprendre que le président George Washington considère ses plans de corsaires et les autres activités militaires proposées comme une atteinte à la souveraineté nationale des États-Unis.
Genêt promet que les corsaires qu’il a commandés n’enverront plus leurs prises dans les ports américains et qu’ils quitteront les eaux américaines. Lorsqu’il manque à sa parole en autorisant l’armement et l’envoi du navire de prise Little Sarah (réaménagé sous le nom de La Petite Démocrate), Washington et son cabinet exigent le rappel de Genêt. Avec les Jacobins radicaux nouvellement au pouvoir en France, son arrestation est ordonnée, et il risque la mort s’il rentre chez lui. Washington refuse de l’extrader et, en 1794, Genêt épouse une fille du gouverneur George Clinton de New York. Il est par la suite devenu citoyen américain.