Baku : La légende du mangeur de rêves

Le baku, autrement appelé  » mangeur de rêves « , est un être mythologique ou un esprit dans le folklore chinois et japonais qui est censé dévorer les cauchemars. Le baku ne peut cependant pas être invoqué sans précaution, car les anciennes légendes disent que si le baku n’est pas satisfait après avoir consommé le cauchemar, il peut aussi dévorer les espoirs et les rêves de chacun.

Les récits du baku dévorant les cauchemars sont nés dans le folklore chinois, puis sont apparus dans le folklore japonais entre les 14 e et 15 e siècles, dans ce qu’on appelait la période Muromachi. Bien que le baku soit un être spirituel, il a une apparence bien définie. Il prend la forme d’une chimère – une bête mythologique composée de diverses parties d’autres animaux. Le baku est généralement représenté avec un corps d’ours, un nez d’éléphant, des pattes de tigre, une queue de bœuf et des yeux de rhinocéros. Selon la légende, le baku a été créé par les pièces de rechange qui restaient lorsque les dieux ont fini de créer tous les autres animaux.

Sculpture de Baku, sanctuaire Konnoh Hachimangu, Shibuya, Tokyo, Japon ( Wikipedia)

Les descriptions et les croyances concernant le baku ont changé au fil des années. Dans les anciennes légendes chinoises, le baku était un animal qui était chassé pour sa peau. Quiconque tuait un baku utilisait une couverture faite à partir de la fourrure comme un talisman, ou un objet aux pouvoirs magiques, qui le protégeait des mauvais esprits. Cette pratique a évolué pour devenir une pratique où la peau n’était pas nécessaire, et où l’affichage d’une image de baku au-dessus du lit repoussait les mauvais esprits. Ce n’est que lorsque les légendes du baku sont arrivées au Japon que le personnage a été considéré comme un mangeur de rêves. Avec cette transition, les histoires de Baku sont devenues cohérentes, et il a continué à être considéré comme un mangeur de rêves jusqu’à ce jour.

La légende veut qu’une personne qui se réveille d’un mauvais rêve puisse appeler baku. Au Japon, un enfant qui fait un cauchemar se réveille et répète trois fois « Baku-san, viens manger mon rêve. Baku-san, viens manger mon rêve. Baku-san, viens manger mon rêve. » Les légendes disent que le baku viendra dans la chambre de l’enfant et dévorera le mauvais rêve, permettant à l’enfant de se rendormir paisiblement. Cependant, l’appel au baku doit être fait avec parcimonie, car s’il reste affamé après avoir mangé le cauchemar d’un enfant, il peut aussi dévorer ses espoirs et ses désirs, le laissant vivre une vie vide. Le baku peut également être invoqué pour se protéger des mauvais rêves avant de s’endormir le soir. À ce jour, il reste courant pour les enfants japonais de garder un talisman de baku à leur chevet.

Sculpture de Bakou et de Lion, sanctuaire Konnoh Hachimangu, Shibuya, Tokyo, Japon ( Wikipedia)

De nos jours, vous pouvez trouver plusieurs représentations modernes du baku. Occasionnellement, un baku est montré sous une forme qui représente un tapir, par opposition à la forme traditionnelle de la chimère. En 1984, le film d’animation d’Oshii Mamoru, « Beautiful Dreamer », représentait un baku sous la forme d’un tapir. Plus tard, un baku a pris la forme d’un tapir dans Pokemon sous les traits des personnages Drowzee/ Hypno et Munna/ Musharna, et le populaire Digimon (monstre de compagnie virtuel) possède également un personnage appelé Bakumon ou Tapirmon, qui présente des similitudes avec le baku.