Bataille d’Alésia

Les fortifications construites par César à Alésia selon l’hypothèse de la localisation à Alise-Sainte-Reine
Inset : la croix montre la localisation d’Alésia en Gaule (France moderne). Le cercle montre la faiblesse de la section nord-ouest de la ligne de contravallation

Vercingétorix choisit de défendre ensuite l’oppidum des Mandubii d’Alésia, dans ce qui deviendra le siège d’Alésia. Après la mauvaise performance à Gergovie, un assaut direct de César contre les Gaulois n’était plus une solution viable. César choisit donc d’assiéger la ville et d’affamer les défenseurs. Vercingétorix était d’accord avec cette décision, car il avait l’intention d’utiliser Alésia comme un piège pour lancer une attaque en tenaille contre les Romains, et il a envoyé un appel pour obtenir une armée de secours immédiatement. Vercingétorix ne s’attendait probablement pas à l’intensité des préparatifs du siège romain. Bien que l’archéologie moderne suggère que les préparatifs de César n’étaient pas aussi complets qu’il le décrit, il est évident que César a mis en place des travaux de siège vraiment incroyables. En l’espace d’un mois, quelque 25 miles de fortifications ont été construits. Elles comprenaient une tranchée pour les soldats, un fossé anti-cavalerie, des tours à intervalles réguliers et des pièges devant les tranchées. Les fortifications étaient creusées en deux lignes, l’une pour se protéger des défenseurs, l’autre pour se protéger des releveurs. Les preuves archéologiques suggèrent que les lignes n’étaient pas continues comme le prétend César, et qu’elles utilisaient beaucoup le terrain local, mais il est évident qu’elles fonctionnaient. L’armée de secours de Vercingétorix est arrivée rapidement, mais les attaques concertées et coordonnées des défenseurs et des releveurs n’ont pas réussi à évincer les Romains.

Alesia était un oppidum (établissement fortifié) sur une colline élevée, avec deux rivières sur deux côtés différents. En raison de telles caractéristiques défensives fortes, César a décidé d’un siège pour forcer la reddition par la famine. Sachant qu’environ 80 000 hommes étaient en garnison à Alésia, ainsi que la population civile locale, cela n’aurait pas pris longtemps. Pour garantir un blocus parfait, César ordonna la construction d’un ensemble de fortifications, une circonvallation, autour d’Alésia. Elle mesurait onze milles romains (16 km ou 10 milles modernes, chaque mille romain étant égal à 1 000 pas) et comptait 23 redoutes (tours). Alors que les travaux étaient en cours, les Gaulois effectuaient des salves de cavalerie pour perturber la construction. César place les légions devant le camp en cas de sortie de l’infanterie ennemie et obtient de ses alliés germaniques qu’ils poursuivent la cavalerie gauloise.

Vercingétorix envoie des messagers dans toute la Gaule pour rallier les tribus à la guerre et venir à Alésia. Lorsque César l’apprit par des déserteurs et des captifs, il creusa une tranchée de vingt pédés (6 mètres, 19 pieds modernes) aux parois perpendiculaires et construisit tous les autres ouvrages à quatre cents stades (probablement 592 m, 1943 pieds) de cette tranchée. L’objectif de placer cette tranchée aussi loin du reste des travaux était, comme César l’a expliqué, que le maniement de la tranchée n’était pas facile et, par conséquent, cette distance était une protection contre les avancées surprises de l’ennemi la nuit ou contre les javelots ou autres missiles lancés sur les troupes romaines qui construisaient les travaux pendant la journée. Entre cette tranchée avancée et le retranchement, il creuse deux autres tranchées de 15 pedes (4,45 m, 14,6 ft) de large et de profondeur. Il remplit l’intérieur, là où le sol est au niveau de la plaine ou s’enfonce en dessous, avec l’eau de la rivière. Derrière les trois tranchées, il construit un rempart riveté avec des palissades de 12 pedes de haut (3,57 m, 11,7 ft). Par-dessus, il construit des créneaux (parapets avec des ouvertures quadrillées pour tirer à travers) et un rempart (écrans de bois à hauteur de poitrine pour protéger les défenseurs) avec de grands pieux pointus horizontaux dépassant des joints des écrans pour empêcher l’ennemi de l’escalader. Tout autour des ouvrages, il installa des tourelles à des intervalles de 80 pedes (24 m, 78 ft).

Certains des soldats romains devaient parcourir une distance considérable pour obtenir le bois nécessaire à la construction des ouvrages et le grain pour nourrir les troupes. Cela réduisait le nombre de troupes présentes sur les ouvrages romains. Les Gaulois faisaient des sorties avec des forces importantes pour attaquer les ouvrages. César a donc ajouté d’autres structures aux ouvrages pour les rendre défendables par le nombre réduit de troupes. Des troncs d’arbres coupés étaient aiguisés pour créer des pieux. Ils étaient fixés à la base et enfoncés dans une tranchée de cinq pédés de profondeur (1,5 m, 4,9 ft), les branches dépassant du sol. Elles étaient attachées en rangées de cinq afin qu’elles ne puissent pas être arrachées sans être empalées par les pieux acérés. Des fosses de trois pédés (0,9 m, 2,9 ft) de profondeur, légèrement inclinées vers l’intérieur, ont été creusées devant les piquets. Elles étaient placées en cinq rangées entrecroisées en forme de quinconce (une disposition de cinq objets dont quatre sont aux coins et le cinquième au centre). Des pieux effilés, de l’épaisseur d’une cuisse d’homme, étaient aiguisés à leur sommet, durcis au feu et enfoncés dans les fosses. Ils dépassaient du fond de la fosse à une hauteur de quatre doigts. On pressait fortement la terre jusqu’à une hauteur d’un pied à partir du fond de la fosse pour rendre les pieux solides. Le reste de la fosse était recouvert de brindilles et de branches d’arbres cassées pour cacher le piège. Huit rangées de ce type ont été placées à trois pedes (0,9 m, 2,9 ft). Devant celles-ci, des pieux d’un pes (0,3 m, 0,97 ft) munis de crochets en fer étaient enfoncés dans le sol et dispersés proches les uns des autres sur tout le terrain.

Pour préparer l’arrivée des forces de secours gauloises, César construisit une fortification extérieure (une contravallation) avec les mêmes spécifications mais orientée dans le sens opposé pour se protéger contre l’attaque extérieure de cette force de secours. Elle suivait le terrain le plus favorable et formait un circuit de 14 miles romains (20,7 km, 12,86 miles modernes).

Les réserves de nourriture de la population d’Alésia et des 80 000 soldats qu’elle accueillait ne pouvaient pas durer longtemps. Vercingétorix ordonna qu’on lui apporte toutes les céréales et les rationna. Les Gaulois tiennent un conseil, et il est décidé que les personnes âgées et les malades doivent quitter la ville. Les habitants de la ville envoyèrent également leurs femmes et leurs enfants afin de garder de la nourriture pour les combattants, dans l’espoir que César les prenne en captivité et les nourrisse. Cependant, César interdit qu’ils soient admis dans sa fortification, et Vercingétorix laissa ses gens dehors entre les fortifications pour qu’ils meurent de faim.

Edition de la bataille

Pendant ce temps, la force de secours gauloise arriva et campa sur une colline à un mile de la fortification romaine. Le lendemain, les Gaulois campent près de la ville. Ils attaquent ensuite la fortification romaine extérieure. Les Gaulois assiégés attaquent simultanément la fortification romaine intérieure. Cependant, cette attaque combinée échoue. Le lendemain, les Gaulois attaquent de nuit. Marc Antoine et Caius Trebonius font venir des troupes des forts les plus éloignés pour soutenir leurs camarades. Aux premières lueurs du jour, les forces de secours gauloises, craignant d’être encerclées par une attaque romaine, se retirent. L’avance des Gaulois assiégés, menés par Vercingétorix, est retardée par l’obligation de remplir les tranchées creusées par les Romains. En apprenant la retraite de leurs camarades, les Gaulois assiégés reviennent dans la ville.

Les Gaulois ont repéré une faiblesse dans la fortification romaine. Le côté nord d’une colline ne pouvait pas être inclus dans les ouvrages romains et ils placèrent un camp avec deux légions sur un terrain escarpé et désavantageux (ceci est indiqué par un cercle sur la figure). Les Gaulois sélectionnent donc 60 000 hommes et désignent Vercassivellaunus, un proche parent de Vercingétorix, pour mener l’attaque à cet endroit. Ils s’y rendent avant l’aube et lancent l’attaque à midi. Vercingétorix fait une incursion et attaque toute partie de la fortification intérieure qui semble faible. César envoie Labienus pour soutenir la défense de la zone faible avec six cohortes de cavalerie. Il envoie Brutus avec six cohortes de cavalerie, puis Caius Fabius avec sept autres cohortes de cavalerie pour défendre la fortification intérieure. Enfin, à la tête de troupes fraîches, il se joint à eux. L’attaque est repoussée. César marche alors à l’aide de Labienus, formant quatre cohortes et ordonnant à une partie de la cavalerie de le suivre et à une autre partie de quitter la fortification extérieure et d’attaquer la force de secours gauloise par l’arrière. Labienus était sur le point de s’effondrer et informa César de sa décision de faire une incursion comme il en avait reçu l’ordre. César se hâte. Son arrivée galvanise les troupes romaines, qui « mettent de côté leurs javelots et s’engagent avec leurs épées ». La cavalerie romaine est soudainement aperçue à l’arrière des Gaulois, les troupes romaines avancent rapidement et les Gaulois fuient. Ils furent interceptés par la cavalerie et massacrés. Les Gaulois assiégés ont été retirés de la fortification. Ils s’enfuient de leur camp et César commente que « si les soldats n’avaient pas été fatigués par l’envoi de fréquents renforts, et le labeur de toute la journée, toutes les forces de l’ennemi auraient pu être détruites ». À minuit, la cavalerie romaine fut envoyée à leur poursuite. Beaucoup ont été tués et beaucoup ont fui vers les terres d’où ils venaient.

Après de multiples attaques, les Gaulois ont réalisé qu’ils ne pouvaient pas surmonter les travaux de siège romains vraiment impressionnants. À ce stade, il est devenu évident que les Romains seraient capables de survivre aux défenseurs, et que la révolte était condamnée. L’armée de secours s’enfuit. Vercingétorix se rendit et fut gardé comme prisonnier pendant les six années suivantes, jusqu’à ce qu’il soit défilé dans Rome et garrotté cérémonieusement au Tullianum en 46 av. J.-C.

Le lendemain, Vercingétorix convoqua le conseil gaulois et proposa qu’il soit tué ou livré vivant pour apaiser les Romains. César ordonna aux Gaulois de rendre leurs armes et de livrer leurs chefs. Les chefs furent amenés devant lui et Vercingétorix se rendit. Les captifs furent remis aux soldats romains dans le cadre du butin de guerre à part les Éduens et les Arvernes qu’il espérait conquérir.

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