La Chambre des lords, chambre haute du corps législatif bicaméral de Grande-Bretagne. Née au XIe siècle, lorsque les rois anglo-saxons consultaient des witans (conseils) composés de chefs religieux et de ministres du monarque, elle est apparue comme un élément distinct du Parlement aux XIIIe et XIVe siècles. Il comprend actuellement les éléments suivants : (1) les Lords Spirituels, comprenant les archevêques de Canterbury et d’York et les évêques de Durham, Londres et Winchester, ainsi que 21 autres évêques titulaires de sièges en Angleterre ; (2) à partir de novembre 1999, 92 pairs héréditaires ; (3) à partir de janvier 1980, tous les pairs et pères à vie créés en vertu de la loi sur les pairie à vie de 1958. Un quatrième élément, les Law Lords, composé des juges de la Cour suprême de justice (la Cour d’appel et la Haute Cour de justice), a fait office de cour d’appel finale de la Grande-Bretagne (sauf pour les affaires pénales écossaises) jusqu’en 2009, date à laquelle les Law Lords ont été supprimés et la Cour suprême du Royaume-Uni a vu le jour. Le nombre total de personnes qualifiées pour siéger à la Chambre des lords est supérieur à 670.
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Les pouvoirs de la Chambre des lords moderne sont extrêmement limités – nécessairement, car la majorité permanente et substantielle dont y jouit le Parti conservateur serait autrement incompatible avec les principes du gouvernement représentatif. Les pouvoirs de la Chambre des Lords sont définis dans la loi sur le Parlement de 1911 et de 1949. En vertu de la loi de 1911, tous les projets de loi spécifiés par le président de la Chambre des communes comme étant des projets de loi de finances (impliquant des impôts ou des dépenses) deviennent des lois un mois après avoir été envoyés pour examen à la Chambre des lords, avec ou sans le consentement de cette chambre. En vertu de la loi de 1949, tous les autres projets de loi publics (à l’exception des projets de loi visant à prolonger la durée maximale du Parlement) ne recevant pas l’approbation de la Chambre des Lords deviennent des lois à condition qu’ils soient adoptés lors de deux sessions parlementaires successives et qu’une période d’un an se soit écoulée entre la deuxième lecture du projet de loi lors de la première session et sa troisième lecture lors de la deuxième session. En de rares occasions, la loi de 1949 a été utilisée pour adopter des lois controversées qui n’avaient pas le soutien des Lords – notamment la loi sur les crimes de guerre de 1991, qui a permis à la Grande-Bretagne de poursuivre des criminels de guerre présumés qui étaient devenus citoyens britanniques ou résidents de la Grande-Bretagne. L’un des principaux effets de cette loi a donc été de décourager la Chambre des Lords de s’opposer à des projets de loi fortement soutenus par la Chambre des Communes. La convention de Salisbury de 1945, qui empêche les Lords de rejeter un projet de loi en deuxième lecture (la principale étape à laquelle les projets de loi parlementaires sont débattus) s’il remplit une promesse du manifeste électoral du gouvernement, a encore restreint le pouvoir des Lords.
Malgré ces limitations, la Chambre des Lords joue un rôle important au sein du Parlement. Ses fonctions les plus utiles sont la révision des projets de loi que la Chambre des communes n’a pas formulés de manière suffisamment détaillée et la première audition des projets de loi non controversés qui peuvent ensuite, avec un minimum de débats, passer devant la Chambre des communes. Certains observateurs affirment en outre que la Chambre des Lords remplit une fonction précieuse en offrant un forum national de débat libre des contraintes de la discipline de parti. Bien que le rejet de la législation gouvernementale par la Chambre ait été relativement rare pour les textes législatifs majeurs, elle défie parfois le gouvernement, en particulier les gouvernements du parti travailliste. Par exemple, 230 textes législatifs proposés par le gouvernement travailliste de 1974 à 1979 ont été rejetés par la Chambre des lords.
En 1998, le gouvernement travailliste de Tony Blair a présenté un projet de loi visant à priver les pairs héréditaires (alors au nombre de 750) de leur droit vieux de 700 ans de siéger et de voter à la chambre haute. Un compromis a toutefois permis à 92 d’entre eux – qui étaient élus par leurs pairs – de rester en tant que membres temporaires. Cette mesure, qui est entrée en vigueur fin 1999, a été considérée comme le prélude à une réforme plus large et, en 2007, les membres de la Chambre des communes ont apporté leur soutien à deux propositions distinctes, l’une demandant que la Chambre des lords soit élue à 80 %, l’autre à 100 %. Ce vote non contraignant a eu une influence sur le Livre blanc présenté en juillet 2008 par le ministre de la Justice Jack Straw, qui exposait les réformes potentielles. Celles-ci comprenaient la réduction du nombre total de lords, la rupture complète des liens entre la pairie et les sièges au Parlement, et une chambre élue à 80 ou 100 %, composée de lords exerçant des mandats non renouvelables de 12 ou 15 ans. Les votes futurs des deux chambres étaient nécessaires avant qu’une telle restructuration de la Chambre des lords puisse avoir lieu.