La génétique de la dermatite atopique n’est pas complètement comprise. Des études suggèrent que plusieurs gènes peuvent être impliqués dans le développement de cette affection. Dans de très rares cas, la dermatite atopique est causée par des mutations héréditaires dans un seul gène. L’un de ces gènes est le gène CARD11. La protéine produite par ce gène active les voies de signalisation impliquées dans le développement et la fonction des cellules du système immunitaire appelées lymphocytes. Les mutations du gène CARD11 entraînent la production d’une protéine CARD11 altérée qui ne fonctionne pas normalement. Ces modifications altèrent la signalisation des voies, et par conséquent, certains lymphocytes appelés cellules T ne se développent pas ou ne fonctionnent pas correctement. Le nombre de ces cellules est normal, mais leur réponse aux envahisseurs étrangers tels que les bactéries et les champignons est diminuée. Les anomalies des lymphocytes T entraînent un affaiblissement du système immunitaire et des infections récurrentes, qui sont fréquentes chez les personnes atteintes de dermatite atopique associée à CARD11.
On ne sait pas exactement comment le dysfonctionnement immunitaire causé par les mutations du gène CARD11 entraîne des éruptions cutanées et des troubles allergiques chez les personnes concernées. La dermatite atopique n’est pas initialement causée par une réaction allergique, bien que l’on pense parfois que des substances pouvant provoquer des réactions allergiques (allergènes) contribuent aux poussées d’éruptions cutanées.
Contrairement aux rares cas causés par des mutations du gène CARD11, on pense que la plupart des cas de dermatite atopique sont dus à une combinaison de facteurs génétiques et environnementaux (comme le fait de vivre avec un animal domestique). Plusieurs variations génétiques communes peuvent être impliquées, chacune ne contribuant que faiblement au risque de développer une dermatite atopique. La plus forte de ces associations concerne le gène FLG, qui est altéré chez 20 à 30 % des personnes atteintes de dermatite atopique, contre 8 à 10 % de la population générale sans dermatite atopique.
Le gène FLG fournit des instructions pour la fabrication d’une protéine appelée profilaggrine, qui est importante pour la structure de la couche la plus externe de la peau. Les protéines dérivées de la profilaggrine aident à créer une barrière solide pour retenir l’eau et empêcher l’entrée de substances étrangères, notamment les toxines, les bactéries et les allergènes. Ces protéines font également partie du » facteur d’hydratation naturel » de la peau, qui aide à maintenir l’hydratation de la couche la plus externe de la peau.
Les variations du gène FLG entraînent la production d’une protéine profilaggrine anormalement courte qui ne peut pas être traitée pour produire les autres protéines liées à la profilaggrine. Le déficit qui en résulte peut altérer la fonction barrière de la peau. L’altération de la fonction barrière de la peau contribue au développement de troubles allergiques, dont la dermatite atopique. Les recherches suggèrent qu’en l’absence d’une barrière fonctionnant correctement, les allergènes peuvent pénétrer dans l’organisme par la peau et déclencher une réaction. En outre, un manque de facteur d’hydratation naturel permet une perte d’eau excessive à travers la peau, ce qui peut entraîner une peau sèche.
Les variations dans de nombreux autres gènes sont probablement associées au développement de la dermatite atopique, bien que la plupart de ces gènes n’aient pas été identifiés ou définitivement liés à ce trouble. Les chercheurs soupçonnent ces gènes d’être impliqués dans la fonction de barrière de la peau ou dans la fonction du système immunitaire. Cependant, les personnes porteuses d’une mutation du gène FLG ou d’un autre gène associé au risque ne développent pas toutes une dermatite atopique ; l’exposition à certains facteurs environnementaux contribue également au développement de la maladie. Des études suggèrent que ces expositions déclenchent des modifications épigénétiques de l’ADN. Les changements épigénétiques modifient l’ADN sans changer la séquence d’ADN. Ils peuvent affecter l’activité des gènes et réguler la production de protéines, ce qui peut influencer le développement d’allergies chez les personnes sensibles.
Les syndromes dont la dermatite atopique est l’une des caractéristiques sont causés par des mutations dans d’autres gènes.
La dermatite atopique est un trouble de la santé publique.