Guerre anglo-zouloue

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La tension entre le Cetshwayo et le Transvaal au sujet des litiges frontaliers se poursuit. Sir Theophilus Shepstone, que Cetshwayo considérait comme son ami, l’avait soutenu dans le conflit frontalier, mais en 1877, il dirigea une petite force dans le Transvaal et persuada les Boers de renoncer à leur indépendance. Shepstone devint administrateur du Transvaal et, à ce titre, vit le conflit frontalier de l’autre côté. Shepstone prétendait avoir des preuves soutenant la position des Boers mais, en fin de compte, il n’en a fourni aucune. Lors d’une réunion avec des notables zoulous à Blood River en octobre 1877, Shepstone tente d’apaiser les Zoulous avec des discours paternels, mais ils ne sont pas convaincus et accusent Shepstone de les trahir. Les rapports ultérieurs de Shepstone à Carnarvon commencent alors à dépeindre les Zoulous comme une menace agressive alors qu’il avait auparavant présenté Cetshwayo sous un jour des plus favorables.

En février 1878, une commission est nommée par Henry Bulwer, le lieutenant-gouverneur du Natal depuis 1875, pour faire un rapport sur la question des frontières. La commission rend son rapport en juillet et se prononce presque entièrement en faveur de la thèse des Zoulous. Cependant, Sir Henry Bartle Frere, alors haut-commissaire et toujours partisan du plan de fédération de Carnarvon, qualifie la décision de « partiale et injuste pour les Boers » et stipule que si les terres sont données aux Zoulous, les Boers qui y vivent doivent être indemnisés s’ils partent ou protégés s’ils restent. En outre, Frère prévoit de profiter de la réunion sur le rapport de la commission des frontières avec les représentants zoulous pour présenter également un ultimatum surprise qu’il a conçu et qui permettrait aux forces britanniques sous les ordres de Lord Chelmsford, qu’il avait été précédemment chargé d’utiliser uniquement pour se défendre contre une invasion zouloue du Natal, d’envahir le Zululand. Trois incidents se sont produits fin juillet, en août et en septembre, dont Frère s’est emparé comme son casus belli et qui ont servi de base à l’ultimatum auquel Frère savait que Cetshwayo ne pourrait pas se conformer, donnant à Frère un prétexte pour attaquer le royaume zoulou.

Les deux premiers incidents concernaient la fuite au Natal de deux épouses de Sihayo kaXonga et leur saisie et exécution ultérieures par son frère et ses fils et étaient décrits ainsi :

Une épouse du chef Sihayo l’avait quitté et s’était enfuie au Natal. Elle fut suivie par un groupe de Zoulous, sous la direction de Mehlokazulu, le chef fils de Sihayo, et de son frère, saisie au kraal où elle s’était réfugiée, et ramenée au Zululand, où elle fut mise à mort, conformément à la loi zouloue…Une semaine plus tard, les mêmes jeunes gens, avec deux autres frères et un oncle, capturèrent de la même manière une autre femme réfugiée de Sihayo, en compagnie du jeune homme avec lequel elle s’était enfuie. Cette femme a également été ramenée, et on suppose qu’elle a été mise à mort de même ; le jeune homme avec elle bien que coupable aux yeux des Zoulous d’un crime des plus odieux, punissable de mort, était à l’abri d’eux sur le sol anglais ; ils ne l’ont pas touché.

Le troisième incident s’est produit en septembre, lorsque deux hommes ont été détenus alors qu’ils se trouvaient sur un banc de sable de la rivière Thukela près du Middle Drift. Sir Bartle Frere décrit cette affaire dans une dépêche adressée à Sir Michael Hicks Beach, qui avait remplacé Carnarvon au poste de secrétaire d’État aux Colonies :

Mr. Smith, géomètre au département du génie colonial, était de service pour inspecter la route descendant vers le Tugela, près de Fort Buckingham, qui avait été faite quelques années auparavant par ordre de Sir Garnet Wolseley, et accompagné de M. Deighton, négociant, résidant à Fort Buckingham, descendit jusqu’au gué traversant le Tugela. Le cours d’eau était très bas, et coulait sous la rive zouloue, mais ils se trouvaient de ce côté, et n’avaient pas traversé lorsqu’ils furent entourés par un corps de 15 ou 20 Zoulous armés, faits prisonniers, et emmenés avec leurs chevaux, qui se trouvaient du côté Natal de la rivière, et rudement traités et menacés pendant un certain temps ; bien que, finalement, sur l’instance d’un chef qui montait, ils furent libérés et autorisés à partir.

En soi, ces incidents constituaient des bases peu solides pour fonder une invasion du Zululand. Bulwer n’a pas initialement tenu Cetshwayo pour responsable de ce qui n’était clairement pas un acte politique dans la saisie et le meurtre des deux femmes.

J’ai envoyé un message au roi zoulou pour l’informer de cet acte de violence et d’outrage de la part de ses sujets sur le territoire du Natal, et pour lui demander de livrer Up à ce gouvernement pour être jugé pour leur infraction, selon les lois de la Colonie, les personnes de Mehlokazulu et Bekuzulu les deux fils de Sirayo qui étaient les chefs du parti.

Cetshwayo a également traité la plainte de manière plutôt légère, répondant

Cetywayo est désolé de devoir reconnaître que le message apporté par Umlungi est vrai, mais il supplie son Excellence de ne pas le prendre dans la lumière qu’il voit le gouvernement du Natal sembler faire, car ce que les fils de Sirayo ont fait, il ne peut l’attribuer qu’à un acte irréfléchi de garçons qui, dans le zèle pour la maison de leur père, n’ont pas pensé à ce qu’ils faisaient. Cetywayo reconnaît qu’ils méritent d’être punis, et il envoie certains de ses izinduna, qui suivront Umlungi dans ses propos. Cetywayo déclare qu’aucun acte de ses sujets ne le fera se brouiller avec ses pères de la maison de Shaka.

La plainte originale portée à Cetshwayo par le lieutenant-gouverneur était sous la forme d’une demande de reddition des coupables. La requête a ensuite été transformée par Sir Bartle Frere en une « demande ». Frere a écrit à Hicks Beach le 30 septembre 1878 :

A part ce qui peut être le souhait général de la nation zouloue, il me semble que la saisie des deux femmes réfugiées en territoire britannique par une force armée franchissant une ligne de démarcation indubitable et bien connue, et les emporter et les assassiner avec un mépris méprisant pour les remontrances des policiers du Natal, est en soi une insulte et une violation du territoire britannique qui ne peut être passée sous silence, et à moins de présenter des excuses et d’expier en se conformant aux demandes du lieutenant-gouverneur, que les chefs des bandes meurtrières soient livrés à la justice, il sera nécessaire d’envoyer au roi zoulou un ultimatum qui doit mettre fin aux relations pacifiques avec nos voisins.

En réponse, dans au moins trois dépêches, les 17 octobre, 21 novembre et 18 décembre, Hicks Beach affirme avec insistance que la guerre doit être évitée et qu’une invasion britannique du Zoulouland est interdite. Extrait de la dépêche du 21 novembre :

…. Le gouvernement de Sa Majesté ayant reçu des renforts, il est de mon devoir de vous faire comprendre qu’en fournissant ces renforts, le gouvernement de Sa Majesté ne souhaite pas fournir les moyens d’une campagne d’invasion et de conquête, mais offrir la protection nécessaire, à ce stade, à la vie et aux biens des colons. Bien que l’aspect actuel des affaires soit menaçant à un haut degré, je ne peux en aucun cas arriver à la conclusion que la guerre avec les Zoulous devrait être inévitable, et je suis persuadé que vous, de concert avec Sir H. Bulwer, ferez tous les efforts possibles pour surmonter les difficultés existantes par le jugement et la tolérance, et pour éviter un mal aussi à déplorer qu’une guerre contre les Zoulous.

Hicks Beach

Après de nombreuses discussions et échanges de vues entre Sir Bartle Frere et Sir Henry Ernest Gascoyne Bulwer, il a été décidé d’organiser une rencontre avec les représentants du roi zoulou. La raison apparente de cet indaba était de présenter au peuple zoulou les conclusions de la commission de délimitation tant attendue. L’occasion devait également servir à présenter un ultimatum au roi.

Au moment de la présentation de l’ultimatum, les deux infractions commises par les fils de Sihayo et le passage à tabac de Smith et Deighton ne constituaient qu’une partie de la justification utilisée, car plusieurs affaires avaient surgi entre-temps. L’une d’entre elles était l’apparente rupture par Cetshwayo des promesses qu’il avait faites à M. Theophilus Shepstone lors du « couronnement » du roi en 1872. Cette pièce de théâtre grotesque avait été acceptée par Cetshwayo simplement pour satisfaire les souhaits de Shepstone et ne signifiait rien pour le peuple zoulou. En effet, sa véritable installation zouloue avait eu lieu quelques semaines plus tôt lorsqu’il avait été acclamé par son izinduna.Un deuxième ajout à l’ultimatum, qui semble presque être une réflexion après coup, exigeait la reddition de Mbelini kaMswati. Mbelini était le fils d’un roi swazi qui avait contesté sans succès la succession avec son frère, ce qui avait entraîné son exil du royaume. Il s’est réfugié chez Cetshwayo et a reçu des terres dans la région de la rivière Intombe, dans l’ouest du Zululand. (Il est tout à fait possible que Cetshwayo l’ait considéré comme un tampon utile entre lui et les Boers du Transvaal). Là, il s’installe sur le Tafelberg, une montagne au sommet plat qui surplombe la rivière. Considéré comme un brigand, Mbelini faisait des raids sur tous ceux qui se trouvaient dans sa région, Boers et Zoulous confondus, accumulant ainsi du bétail et des prisonniers. Avec l’annexion du Transvaal, la Grande-Bretagne devait également traiter avec Mbelini et parce que Frère était convaincu que le chef bandit était à la solde du roi zoulou, sa reddition était incluse dans l’ultimatum. La lumière dans laquelle Mbelini était considéré est montrée dans un paragraphe d’un mémorandum écrit par Sir Henry Bulwer:

Le roi a désavoué les actes d’Umbilini en disant qu’Umbilini lui avait causé des ennuis, qu’il avait quitté le pays zoulou afin d’arracher la chefferie swazi à son frère, le chef régnant, et que s’il revenait, il devrait le tuer. Mais rien ne montre qu’il l’ait puni de quelque manière que ce soit et, au contraire, il est bien certain que, même si Umbilini n’a pas agi avec les ordres exprès de Cetywayo, il l’a fait en sachant que ce qu’il faisait serait agréable au roi.

Frère a été accusé de chicanerie en profitant délibérément du temps que prenait la correspondance entre l’Afrique du Sud et Londres pour dissimuler ses intentions à ses maîtres politiques ou du moins différer de leur donner les informations nécessaires jusqu’à ce qu’il soit trop tard pour qu’ils puissent agir. La première indication au gouvernement britannique de son intention de faire des « demandes » aux Zoulous se trouve dans une lettre privée à Hicks Beach écrite le 14 octobre 1878. La lettre n’est arrivée à Londres que le 16 novembre et, à ce moment-là, des messagers avaient déjà été envoyés du Natal au roi zoulou pour demander la présence d’une délégation à Lower Tugela le 11 décembre afin de recevoir les conclusions de la Commission des frontières. Si Hicks Beach avait alors envoyé un télégraphe interdisant toute action autre que l’annonce de l’attribution de la frontière, il aurait pu arriver en Afrique du Sud juste à temps pour empêcher la présentation de l’ultimatum. Aucune interdiction n’a été envoyée et on ne pouvait guère s’attendre à ce qu’elle le soit, car Hicks Beach n’avait aucun moyen de connaître l’urgence des événements qui se préparaient. Nulle part dans la lettre de Frere, il n’y avait quoi que ce soit pour indiquer dans quel délai il avait l’intention d’agir, ni rien pour suggérer la rigueur de ses exigences.

En janvier 1879, Hicks Beach écrivit à Bartle Frere :

Je peux observer que les communications qui avaient été précédemment reçues de vous ne les avaient pas entièrement préparés (le gouvernement de Sa Majesté) « au cours que vous avez jugé nécessaire de prendre ». Les représentations faites par Lord Chelmsford et vous-même l’automne dernier quant à l’urgente nécessité de renforcer les forces de Sa Majesté en Afrique du Sud étaient fondées sur le danger imminent d’une invasion du Natal par les Zoulous et sur l’insuffisance des moyens dont vous disposiez alors pour y faire face. Afin d’assurer la protection de la vie et des biens des colons, les renforts demandés ont été fournis et, en vous informant de la décision du gouvernement de Sa Majesté, j’ai saisi l’occasion de vous faire comprendre l’importance d’utiliser tous les efforts pour éviter la guerre. Mais les conditions que vous avez dictées au roi zoulou, si nécessaires qu’elles soient pour soulager à l’avenir la colonie d’un danger imminent et croissant, sont évidemment telles qu’il ne peut improbablement les refuser, même au risque de la guerre ; et je regrette que la nécessité d’une action immédiate vous ait paru si impérative qu’elle vous ait empêché d’encourir le retard qu’aurait entraîné la consultation du gouvernement de Sa Majesté sur un sujet d’une si grande importance que les conditions que Cetywayo devrait être tenu d’accepter avant que ces conditions ne soient effectivement présentées au roi zoulou.

Hicks Beach avait auparavant admis son impuissance face aux actions de Frere dans une note éloquente adressée à son Premier ministre :

J’ai imprimé ce point de vue à Sir B. Frere, à la fois officiellement et en privé, du mieux que je pouvais. Mais je ne peux pas vraiment le contrôler sans télégraphe (je ne sais pas si je le pourrais avec un télégraphe) Je pense qu’il est aussi probable qu’improbable qu’il soit en guerre avec les Zoulous à l’heure actuelle.

Frere voulait provoquer un conflit avec les Zoulous et dans ce but il a réussi. Cetshwayo rejeta les demandes du 11 décembre, en ne répondant pas avant la fin de l’année. Une concession fut accordée par Bartle Frere jusqu’au 11 janvier 1879, après quoi Bartle Frere considéra que l’état de guerre existait. Les forces britanniques destinées à la défense du Natal s’étaient déjà mises en marche avec l’intention d’attaquer le royaume zoulou. Le 10 janvier, elles étaient positionnées sur la frontière. Le 11 janvier, elles franchissaient la frontière et envahissaient le Zululand.

Les termes de l’ultimatumEdit

Les termes qui étaient inclus dans l’ultimatum délivré aux représentants du roi Cetshwayo sur les rives de la Thukela à l’Arbre de l’Ultimatum le 11 décembre 1878. Aucun délai n’était spécifié pour l’exécution du point 4, vingt jours étaient accordés pour l’exécution des points 1 à 3, c’est-à-dire jusqu’au 31 décembre inclus ; dix jours de plus étaient accordés pour l’exécution des autres demandes, points 4 à 13. Les délais antérieurs ont été modifiés par la suite de sorte que tous ont expiré le 10 janvier 1879.

  1. La reddition des trois fils et du frère de Sihayo pour être jugés par les tribunaux du Natal.
  2. Paiement d’une amende de cinq cents têtes de bétail pour les outrages commis par les susdits et pour le retard de Cetshwayo à se conformer à la demande du gouvernement du Natal pour la reddition des délinquants.
  3. Paiement de cent têtes de bétail pour l’offense commise contre MM. Smith et Deighton.
  4. Reddition du chef swazi Umbilini et d’autres personnes qui seront nommées ci-après, pour être jugées par les tribunaux du Transvaal.
  5. Observation des promesses du couronnement.
  6. Que l’armée zouloue soit dissoute et que les hommes soient autorisés à rentrer chez eux.
  7. Que le système militaire zoulou soit supprimé et que d’autres règlements militaires soient adoptés, à décider après consultation du Grand Conseil et des représentants britanniques.
  8. Que chaque homme, lorsqu’il arrive à l’état d’homme, soit libre de se marier.
  9. Tous les missionnaires et leurs convertis, qui jusqu’en 1877 vivaient au Zoulouland, soient autorisés à revenir et à réoccuper leurs postes.
  10. Tous ces missionnaires seront autorisés à enseigner et tout Zoulou, s’il le désire, sera libre d’écouter leur enseignement.
  11. Un agent britannique sera autorisé à résider au Zoulouland, qui veillera à l’exécution des dispositions ci-dessus.
  12. Toutes les disputes dans lesquelles un missionnaire ou un Européen est concerné, seront entendues par le roi en public et en présence du Résident.
  13. Aucune sentence d’expulsion du Zululand ne sera exécutée avant d’avoir été approuvée par le Résident.

Pour s’assurer qu’il n’y ait pas d’interférence de Londres, Frere a retardé l’information du ministère des Colonies sur son ultimatum jusqu’à ce qu’il soit trop tard pour qu’il soit contremandé. Le texte complet de ses exigences ne parvient à Londres que le 2 janvier 1879. À cette date, Chelmsford avait rassemblé une armée de 18 000 hommes – tuniques rouges, volontaires coloniaux et auxiliaires africains du Natal – le long de la frontière du Zoulouland, prête à l’invasion.

Pour sa part, Cetshwayo a vigoureusement tenté d’éviter la guerre avec les Britanniques et, si elle devait se produire, d’en limiter la portée et les effets. Il ordonna à ses troupes de ne défendre leur pays que s’il était attaqué et de ne pas porter la guerre au-delà de ses frontières. Il leur a ordonné d’éviter de tuer tout envahisseur autre que les soldats britanniques réguliers dans leurs manteaux rouges.

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