Apollo et Hyacinthe (1675), par Annibale Carracci
Dans la mythologie grecque, Hyacinthe était un très beau prince spartiate et amant du dieu Apollon. Hyacinthe était également admiré par le dieu du vent d’Ouest Zéphyrus, le dieu du vent du Nord Borée et aussi par un homme mortel nommé Thamyris. Mais Hyacinthe préféra Apollon aux autres. Le couple s’adonnait à la chasse et à l’escalade de montagnes escarpées et rugueuses autour de Sparte. Avec Apollon, Hyacinthe visita toutes les terres sacrées d’Apollon dans un char tiré par des cygnes. Apollon enseigna à son amant l’usage de l’arc, de la musique et de la lyre, l’art de la prophétie et les exercices du gymnase.
Hyacinthe rencontrant Apollon (non vu ici ; vers 370 avant notre ère) dans une biga tirée par des cygnes, l’oinochoe étrusque
Un jour, Apollon lui enseignait le jeu de la quotte. Ils décidèrent de faire une compétition amicale en lançant à tour de rôle le disque. Apollon lança le premier, avec une telle force que le disque fendit les nuages dans le ciel. Hyacinthe courut derrière le disque pour l’attraper et impressionner Apollon. Mais au moment de toucher le sol, le disque rebondit, heurtant la tête d’Hyacinthe et le blessant mortellement. Alternativement, Zéphyrus est tenu responsable de la mort d’Hyacinthe. Jaloux que Hyacinthe ait préféré le radieux Apollon, Zéphyrus a fait exploser bruyamment la quoitte d’Apollon pour tuer Hyacinthe.
Apollo tenant Hyacinthe dans ses bras (2016), sculpté par Malcolm Lidbury
Le visage d’Apollon devint aussi pâle que son amant mourant lorsqu’il le tint dans ses bras. Il utilisa tous ses talents médicinaux, et essaya même de donner de l’ambroisie pour guérir la blessure de Hyacinthe, mais en vain, car il ne put guérir la blessure faite par les Parques. Lorsque Hyacinthe mourut, Apollon pleura, s’en voulant. Il souhaitait devenir un mortel et rejoindre son amant dans la mort. Mais comme cela n’était pas possible, Apollon promit qu’il se souviendrait toujours d’Hyacinthe dans ses chants et la musique de sa lyre. Du sang de Hyacinthe qui fut versé, Apollon créa une fleur, la jacinthe. Cette fleur, sur les pétales de laquelle Apollon avait inscrit les mots du désespoir, « AI AI » – « hélas » était considérée par les Grecs comme la plus belle de toutes les fleurs.
La Bibliotheca disait que Thamyris qui manifestait des sentiments romantiques envers Hyacinthus, était le premier homme à avoir aimé un autre homme.
Apothéose et HyacinthiaEdit
Hyacinth fut finalement ressuscitée par Apollon et atteignit l’immortalité. Pausanias a rapporté que le trône d’Apollon à Sparte comportait la représentation d’Hyacinthe barbu emmené au ciel avec sa sœur Polybée par Aphrodite, Athéna et Artémis.
Hyacinthe était la divinité tutélaire de l’un des principaux festivals spartiates, Hyacinthia, célébré au mois spartiate de Hyacinthia (au début de l’été). La fête durait trois jours, un jour de deuil pour la mort d’Hyacinthe, et les deux derniers jours célébrant sa renaissance, bien que la répartition des honneurs soit un sujet de controverse savante. Le premier jour, les gens pleuraient sa mort en mangeant le moins possible et en s’abstenant de chanter des chansons, contrairement à toutes les autres fêtes d’Apollon. Le deuxième jour, des chœurs de garçons et de jeunes hommes chantaient certains de leurs chants nationaux et dansaient. Quant aux jeunes filles, certaines étaient transportées dans des charrettes en osier décorées et d’autres défilaient dans des chars tirés par deux chevaux, qu’elles faisaient courir. Les citoyens divertissaient leurs amis et même leurs propres domestiques. Chaque année, les femmes laconiennes tissaient un chiton pour Apollon et le lui présentaient, une tradition similaire au péplos offert à Athènes à l’occasion des Jeux panathénaïques. On sait moins de choses sur le troisième jour, indiquant qu’il y avait probablement des mystères. Il est décrit comme « joyeuse fête de minuit ».
Cette fête était si importante que les Amycléens, même lorsqu’ils avaient pris le terrain contre un ennemi, rentraient toujours chez eux à l’approche de la saison des Hyacinthes, et que les Lacédémoniens conclurent à une occasion une trêve de quarante jours avec la ville d’Eira, simplement pour pouvoir rentrer chez eux et célébrer la fête nationale. Après le traité avec Sparte, en 421 avant J.-C., les Athéniens, pour montrer leur bonne volonté envers Sparte, promirent chaque année d’assister à la célébration de l’Hyacinthia.