La pneumonie causée par le SARM peut avoir une évolution rapide et mortelle

Soyez attentifs aux cas graves de pneumonie communautaire qui pourraient être causés par le Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline, ont conseillé les Centres de contrôle et de prévention des maladies.

Bien que peu fréquente, la pneumonie acquise en communauté (PAC) peut être causée par le S. aureus résistant à la méthicilline (SARM). Ces cas touchent souvent des personnes jeunes, par ailleurs en bonne santé, et peuvent être rapidement mortels. Le SARM doit être suspecté chez les patients atteints de pneumonie grave, en particulier pendant la saison de la grippe, et chez ceux qui présentent des infiltrats cavitaires. L’indice de suspicion de PAC à SARM doit être particulièrement élevé chez les personnes qui ont des antécédents d’infection cutanée à SARM ou qui ont eu des contacts étroits avec des personnes infectées par le SARM, a indiqué le CDC (MMWR 2007;56:325-9).

De décembre 2006 à janvier 2007, 10 cas de PAC grave à SARM ont été signalés au CDC en Louisiane et en Géorgie. L’âge des patients allait de 4 mois à 48 ans ; huit avaient moins de 30 ans. Cinq étaient des femmes et cinq des hommes. Six des 10 patients sont décédés, dont 4 enfants âgés de 8 à 14 ans.

Un patient avait des antécédents d’hépatite C chronique et d’hypertension, et deux étaient des fumeurs actuels. Quatre avaient une documentation d’infection récente de la peau et des tissus mous par le SARM ou vivaient avec quelqu’un qui en avait une. Dans les 10 cas, une maladie de type influenza avait été diagnostiquée avant ou en même temps que la PAC. Six patients avaient une grippe confirmée en laboratoire. Sur les six pour lesquels le statut vaccinal était disponible, aucun n’avait reçu le vaccin contre la grippe pour la saison 2006-2007. Les informations radiologiques, disponibles pour les 10 patients, ont montré des infiltrats unilobaires chez 3 d’entre eux et des infiltrats multilobaires chez 7. Chez trois patients, le SARM a été isolé uniquement à partir des expectorations.

Particulièrement remarquable est la courte période entre tout début de symptôme respiratoire et soit le décès, soit la récupération du SARM chez le patient : Les symptômes respiratoires ont commencé une médiane de 3 jours (intervalle de 2 à 6 jours) avant la collecte des échantillons qui ont cultivé le SARM. Parmi les six patients qui sont décédés, la période médiane entre l’apparition des symptômes et le décès était de 3,5 jours (fourchette de 2 à 25 jours) ; quatre des six sont décédés dans les 4 jours suivant l’apparition des symptômes.

Ces courtes durées suggèrent que le virus de la grippe et les infections à SARM sont probablement survenus de façon concomitante, a noté le CDC.

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