Les complications d’accouchement les plus dangereuses

Bébé en couveuse

Une complication d’accouchement désigne toute condition obstétricale anormale ou tout événement indésirable survenant pendant la grossesse, le travail ou l’accouchement et pouvant avoir un impact négatif sur la mère ou le bébé. Les complications obstétricales sont en fin de compte la cause de toutes les blessures à la naissance. Il existe un certain nombre de complications obstétricales bien connues qui surviennent dans un certain pourcentage de toutes les grossesses avec des taux d’occurrence variables. Certaines de ces complications sont relativement bénignes tandis que d’autres peuvent être dangereuses et même mettre la vie en danger.

La liste ci-dessous identifie les complications d’accouchement les plus dangereuses. Il s’agit des complications les plus difficiles à gérer pour les médecins et qui ont le plus grand potentiel de causer des blessures catastrophiques à la naissance ou la mort. N’oubliez pas que, même s’il est important de connaître les signes avant-coureurs, ces événements sont rares.

(1) Rupture utérine

La rupture utérine figure en tête de notre liste parce qu’elle est sans doute la plus dangereuse de toutes les complications obstétricales pour le bébé et la mère. La rupture utérine est un événement rare au cours duquel la paroi ou le revêtement de l’utérus de la mère se déchire. La rupture de la paroi utérine se produit soudainement et généralement sans avertissement préalable. Dans les cas graves, la rupture déchire un trou dans la paroi de l’utérus, permettant au liquide amniotique et même au bébé de sortir de l’utérus.

La raison pour laquelle la rupture utérine est si dangereuse est que dès qu’une rupture se produit, le bébé est sous la menace immédiate d’un manque d’oxygène, ce qui provoque des dommages cérébraux majeurs ou la mort très rapidement. Dès que l’utérus se rompt, le bébé est en danger. Selon la gravité de la rupture, le bébé doit être mis au monde par césarienne d’urgence dans les 10 à 30 minutes pour éviter une lésion cérébrale dévastatrice ou la mort.

Même dans les meilleures circonstances, lorsque la rupture est diagnostiquée immédiatement et que les médecins sont prêts pour la césarienne d’urgence, 10 à 30 minutes ne sont souvent pas suffisantes. Mais très peu de ruptures utérines se produisent dans les circonstances optimales. Bien que la plupart des ruptures se produisent à l’hôpital pendant le travail, elles ne sont pas toujours diagnostiquées immédiatement. C’est pourquoi la rupture utérine est un événement extrêmement dangereux.

(2) Dystocie des épaules

La dystocie des épaules est un événement d’urgence qui peut se produire soudainement lors d’un accouchement par voie vaginale, au cours duquel l’épaule du bébé se coince en entrant dans le canal de naissance, généralement sur l’os du bassin de la mère. La survenue d’une dystocie des épaules pendant l’accouchement présente un danger urgent pour le bien-être du bébé. Lorsque le bébé reste coincé dans le canal de naissance à cause d’une dystocie des épaules, la privation d’oxygène crée un risque de lésion cérébrale, voire de décès si la situation n’est pas rapidement surmontée.

La dystocie des épaules exige que les médecins agissent rapidement pour déloger le bébé afin d’éviter une lésion hypoxique. Un certain nombre de manœuvres sont généralement employées pour libérer l’épaule coincée. Cependant, ce qui rend la dystocie des épaules particulièrement dangereuse pour le bébé, c’est qu’elle a tendance à être une arme à double tranchant. La réaction à la dystocie des épaules est souvent aussi dangereuse pour le bébé que la condition elle-même. Dans leur empressement à libérer l’épaule du bébé, les médecins et les infirmières de la salle d’accouchement utilisent souvent trop de traction latérale, ou de force. Ils tirent, poussent et tordent trop fort et trop vite et finissent par causer des blessures physiques au bébé.

Lorsque la dystocie des épaules n’est pas prise en charge assez rapidement, la privation d’oxygène qui en résulte peut provoquer des lésions cérébrales et des handicaps tels que la paralysie cérébrale. Une force excessive en réponse à une dystocie des épaules peut provoquer des fractures de la clavicule ou des dommages aux nerfs du plexus brachial à la base du cou. Ce type de lésion nerveuse est la cause d’une blessure de naissance spécifique appelée paralysie d’Erb.

(3) Prolapsus du cordon ombilical

Une autre complication d’urgence dangereuse pendant le travail et l’accouchement est le prolapsus du cordon ombilical. Le cordon ombilical est la ligne de vie critique qui relie le bébé et la mère. Lors d’un accouchement normal, le bébé passe d’abord par le canal de naissance et est suivi par le cordon ombilical et le placenta. Le prolapsus se produit lorsque le cordon ombilical vital tombe en premier dans l’ouverture cervicale et se retrouve devant le bébé lorsqu’il entre dans le canal de naissance.

Ceci est très dangereux car, lorsque la tête du bébé pousse vers le bas, elle comprime le cordon contre le bassin ou les parois du canal de naissance. Ce pincement ou cette compression du cordon peut restreindre, voire couper complètement l’alimentation en oxygène du bébé par sa mère. Le cordon est de plus en plus comprimé à mesure que les contractions du travail de la mère continuent de pousser le bébé vers le bas.

La compression d’un cordon ombilical prolabé impose l’accouchement immédiat du bébé pour éviter l’asphyxie à la naissance. L’une des raisons pour lesquelles le prolapsus du cordon ombilical est si dangereux est que c’est l’un des rares événements qui peut couper complètement l’oxygène au bébé, par opposition à une simple restriction ou diminution. C’est pourquoi le taux de mortalité périnatale lié au prolapsus du cordon peut atteindre 50 %. Heureusement, le prolapsus du cordon ombilical est un événement très rare qui se produit dans moins d’un demi pour cent de tous les accouchements. Ce faible taux d’occurrence est la raison pour laquelle elle n’occupe que la 3e place sur notre liste.

(4) Chorioamnionite

La chorioamnionite est une complication de la grossesse au cours de laquelle une infection bactérienne maternelle infiltre le liquide amniotique et/ou les membranes fœtales. L’infection prend généralement naissance dans la zone vaginale de la mère et se propage vers le haut dans l’utérus. Bien que les infections maternelles pendant la grossesse soient assez fréquentes, la chorioamnionite est un type unique d’infection maternelle qui n’est pas courante (on ne la trouve que dans 2 % des grossesses) et qui est considérablement plus dangereuse.

La chorioamnionite met le fœtus en grand danger. La raison pour laquelle la chorioamnionite est si dangereuse est que l’infection des membranes du fœtus peut directement perturber l’apport d’oxygène et de nutriments de la mère au bébé. De nouvelles recherches ont montré que ce type d’infection intra-amniotique peut entraîner une privation ou une perturbation de l’oxygène prénatal et provoquer des lésions cérébrales. La chorioamnionite est désormais reconnue comme une cause importante de paralysie cérébrale. Un autre danger potentiel de ce type d’infection est qu’il peut provoquer un travail et un accouchement prématurés, ce qui augmente considérablement les risques de blessures majeures à la naissance.

(5) Macrosomie fœtale

La macrosomie fœtale est le terme scientifique pour désigner un bébé trop gros pour un accouchement vaginal sûr. Les définitions cliniques de la macrosomie fœtale diffèrent, mais tout bébé de plus de 9 livres à terme est considéré comme macrosomique. En soi, la macrosomie fœtale ne constitue pas un problème de santé. Il n’y a rien d’intrinsèquement malsain à avoir un gros bébé. La macrosomie fœtale non diagnostiquée est la complication potentiellement dangereuse.

L’accouchement par voie vaginale n’est pas sûr pour les bébés macrosomiques, car ils sont trop gros et risquent fort de rester coincés dans le canal de naissance. Lorsqu’un bébé reste coincé dans le canal de naissance pendant l’accouchement, il risque d’être privé d’oxygène, ce qui peut entraîner des lésions cérébrales majeures.

Littérature médicale justificative

« Epidemiology of Clinical Risks in Pregnancy and Childbirth » in Birth Settings in America : Outcomes, Quality, Access, and Choice par l’Académie nationale des sciences, février 2020.
Ce chapitre du livre aborde les facteurs maternels et fœtaux qui augmentent le risque de complications de la grossesse aux États-Unis. L’hypertension, le diabète gestationnel, la présentation par le siège, les multiples et les antécédents de césarienne figurent parmi les principaux facteurs de risque cliniques abordés par les auteurs.

La mortalité maternelle : A US Public Health Crisis par J. Phillip Gingey, American Journal of Public Health, mars 2020.
Dans cet article, l’auteur aborde les causes de la mortalité maternelle aux États-Unis. La rupture utérine, l’infection et les maladies cardiaques, dit-elle, sont les causes de décès maternels les plus couramment répertoriées sur les certificats de décès. Selon l’auteur, la mortalité évitable est liée aux problèmes d’accès aux soins, à la pauvreté, à la race et à un système de santé parfois mal équipé pour diagnostiquer et prendre en charge ces urgences.

.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *