Objectif Évaluer la gestion et l’issue des grossesses avec anti-Kell dans les West Midlands au Royaume-Uni sur 13 ans.
Conception Une revue rétrospective de casenotes.
Cadre Une clinique régionale de référence pour les maladies allo-immunes des globules rouges et une unité de médecine fœtale dans un hôpital universitaire.
Population Soixante-cinq grossesses ont été identifiées chez 52 femmes sensibilisées à Kell avec des partenaires positifs à Kell à partir des dossiers du centre de transfusion sanguine de Birmingham.
Méthodes Les informations provenant des casenotes ont été saisies dans une base de données et les comparaisons ont été effectuées à l’aide du progiciel de statistiques SPSS pour Windows.
Mesures principales des résultats Mode de sensibilisation, degré d’anémie fœtale ou néonatale, besoin de transfusion, gestation à l’accouchement, poids de naissance et issue de la grossesse.
Résultats L’allo-immunisation était liée à la transfusion dans 29 grossesses et induite par la grossesse dans 33. La cause n’a pas pu être identifiée dans trois cas. Il y avait 22 fœtus positifs au Kell prouvés, dont 18 étaient atteints, chez lesquels l’allo-immunisation était liée à la grossesse dans 12 cas et à la transfusion dans cinq cas. Les titres d’anticorps et la DO450 du liquide amniotique n’ont pas aidé à la prise en charge. Une maladie grave ou très grave est survenue dans 50 % des grossesses concernées (9/18). Il n’y avait pas de différence dans l’issue de la grossesse entre la sensibilisation transfusionnelle ou induite par la grossesse.
Conclusions L’allo-immunisation anti-Kell est une cause peu fréquente d’anémie grave dans une proportion significative de grossesses affectées. Il ne semble pas y avoir de différence entre celle provoquée par la grossesse ou par la transfusion. L’estimation de la concentration d’hémoglobine fœtale par cordocentèse est recommandée, les titres d’anticorps et l’amniocentèse n’étant d’aucune utilité.
L’allo-immunisation anti-Kell est une cause rare d’anémie grave.