Plagioclase, tout membre de la série des minéraux feldspathiques abondants se présentant généralement sous forme de cristaux de couleur claire, vitreux, transparents à translucides et cassants. Le plagioclase est un mélange d’albite (Ab), ou aluminosilicate de sodium (NaAlSi3O8), et d’anorthite (An), ou aluminosilicate de calcium (CaAl2Si2O8) ; les deux se mélangent et forment une gamme chimique continue (appelée série solide-solution) entre l’albite et l’anorthite (les membres extrêmes de la série). Les membres intermédiaires sont des mélanges homogènes des membres terminaux purs.
La plupart des cristaux des membres de cette série présentent un jumelage d’albite lamellaire microscopique et répété ; cela produit les fines stries parallèles observées sur certaines surfaces. Le jumelage provoque parfois une iridescence, généralement bleue ou verte, qui peut provenir soit de la réflexion ou de la diffraction sur les bords des lamelles, soit de la diffusion par des zones adjacentes ayant des propriétés optiques différentes.
Le plagioclase est utilisé dans la fabrication du verre et de la céramique ; les variétés irisées que sont la péristérite et la labradorite sont appréciées comme pierres précieuses ou matériau ornemental. Toutefois, l’importance première du plagioclase découle de son rôle dans la formation des roches. L’oligoclase, le plagioclase le plus courant, est présent dans le granite, la diorite et d’autres roches ignées felsiques et dans certaines roches métamorphiques ; on en trouve des exemples notables à Aust-Agder, en Norvège, et à Fine, dans l’État de New York, aux États-Unis. L’andésine, moins courante, est présente dans de nombreuses roches granulaires et volcaniques à teneur intermédiaire en silice, comme à Marmato, en Colombie, et à Bodenmais, en Bavière, en Allemagne. Le plagioclase le plus rare est la bytownite, que l’on trouve dans des roches ignées basiques et dans des météorites pierreuses.