Certains types de délits criminels, tels que certaines formes de sexe consensuel commercialisé (par exemple, la prostitution), les jeux d’argent non sanctionnés par le gouvernement, l’ivresse publique et la toxicomanie, sont dits ne générer aucune plainte. Ces infractions sont souvent désignées comme des crimes sans victime en raison de la perception selon laquelle ces crimes n’impliquent aucun objet d’attaque spécifique, ce qui est l’une des caractéristiques définissant les larcins, les agressions et autres crimes de droit commun. L’expression « crimes sans victime » suppose également que les participants sont adultes et pleinement capables de prendre des décisions éclairées quant à leur participation à ces activités et qu’ils s’y engagent de leur propre gré.
L’expression « crimes sans victime », lorsqu’elle est utilisée pour décrire diverses activités qui constituent une catégorie de comportements illégaux, a été une source de controverse considérable parce que ces crimes causent effectivement une souffrance humaine substantielle, non pas de la manière directe dont les crimes de droit commun produisent des blessures claires pour les victimes, mais indirectement par le biais de vies et de communautés endommagées. Pour beaucoup de personnes qui examinent les retombées créées par les crimes sans victime, il semble évident que les activités interdites par les lois pénales pertinentes devraient effectivement être mises hors la loi. Selon les observateurs, elles devraient être traitées comme des crimes, car elles sont trop dommageables pour ne pas être réglementées. Les tenants de cette position soutiennent en outre que les délits sans victime violent diverses normes et convenances communautaires qui ont été codifiées dans la loi pour protéger le bien-être moral du public et la santé physique de ses citoyens. Par conséquent, les partisans de cette position soutiennent que les agents d’application de la loi devraient faire la police de ces activités afin de promouvoir et de renforcer l’ordre social.
De l’autre côté du débat, il y a ceux qui disent que les machinations formelles du système de justice pénale ne devraient pas être alertées ou activées pour répondre aux activités actuellement connues comme des crimes sans victime. Les tenants de cette position soutiennent que, puisque la vente et l’achat de ces services sont consensuels, ces crimes ne méritent pas l’attention du système de justice pénale. En d’autres termes, puisque les personnes qui participent directement à ces activités interdites ne signalent pas leur comportement illicite aux autorités, le gouvernement ne devrait pas intervenir. Dans cette optique, les activités d’application de la loi visant les crimes sans victime sont injustifiées et constituent une intrusion déraisonnable dans la vie privée des citoyens. Les partisans de ce raisonnement soutiennent en outre que l’attention portée par le gouvernement à ces activités pèse considérablement sur la police, les tribunaux et le système correctionnel en détournant des fonds et de l’énergie des crimes graves qui affectent directement leurs victimes (Territo, Halstead et Bromley).
Cette entrée ne discutera pas des questions juridiques et philosophiques relatives au débat sur la criminalisation versus la décriminalisation souvent associé aux crimes dits sans victime, mais se concentre plutôt sur le fait que les participants s’engagent volontairement dans ces crimes. Le fait que les participants aux crimes sans victime ne signalent pas leur comportement illicite aux autorités a plusieurs implications cruciales pour comprendre la nature du crime et du contrôle social. Cet article aborde ces implications et les mesures d’application de la loi dirigées vers elles.
Le crime de prostitution illustre les diverses raisons de prendre des mesures d’application de la loi contre les crimes sans victime et aborde généralement les méthodes que les services de police emploient pour combattre ces crimes. D’autres sortes de crimes sans victime seront abordées en passant afin de démontrer les similitudes manifestes dans cette catégorie de crimes.
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