Post-Structuralisme

Le post-structuralisme est un mouvement de la fin du XXe siècle en philosophie et en critique littéraire, difficile à résumer mais qui se définit généralement par son opposition au mouvement populaire du Structuralisme qui l’a précédé dans les années 1950 et 1960 en France. Il est étroitement lié au post-modernisme, bien que les deux concepts ne soient pas synonymes.

Dans l’approche post-structuraliste de l’analyse textuelle, le lecteur remplace l’auteur comme principal sujet d’enquête et, sans fixation centrale sur l’auteur, les post-structuralistes examinent d’autres sources de sens (par exemple, les lecteurs, les normes culturelles, les autres littératures, etc.), qui ne font donc jamais autorité et ne promettent aucune cohérence. La culture et la société d’un lecteur partagent donc une part au moins égale dans l’interprétation d’une pièce aux circonstances culturelles et sociales de l’auteur.

Certaines des hypothèses clés qui sous-tendent le post-structuralisme comprennent :

  • Le concept de « soi » en tant qu’entité singulière et cohérente est une construction fictive, et un individu comprend plutôt des tensions et des revendications de connaissances conflictuelles (par exemple, le sexe, la classe, la profession, etc.). L’interprétation du sens d’un texte dépend donc du concept personnel de soi d’un lecteur.
  • Le sens voulu par un auteur (bien que la propre identité de l’auteur en tant que « soi » stable avec une « intention » unique et discernable soit également une construction fictionnelle) est secondaire par rapport au sens que le lecteur perçoit, et un texte littéraire (ou, en fait, toute situation où un sujet perçoit un signe) n’a pas de but, de sens ou d’existence unique.
  • Il est nécessaire d’utiliser une variété de perspectives pour créer une interprétation à multiples facettes d’un texte, même si ces interprétations entrent en conflit les unes avec les autres.

Le post-structuralisme est apparu en France dans les années 1960, une période de troubles politiques, de rébellion et de désillusion par rapport aux valeurs traditionnelles, accompagnée d’un regain d’intérêt pour le féminisme, le marxisme occidental, la phénoménologie et le nihilisme. De nombreux post-structuralistes éminents (généralement étiquetés comme tels par d’autres plutôt que par eux-mêmes), tels que Jacques Derrida, Michel Foucault et Roland Barthes (1915 – 1980), étaient initialement des structuralistes, mais en sont venus plus tard à rejeter explicitement la plupart des prétentions du structuralisme, en particulier sa notion de fixité de la relation entre le signifiant et le signifié, mais aussi la grandiloquence générale de la théorie, qui semblait tout promettre et pourtant ne pas tout à fait tenir.

Dans sa conférence de 1966  » Structure, signe et jeu dans le discours de la science humaine « , Jacques Derrida (une figure clé du premier mouvement post-structuraliste, bien qu’il ait ensuite fondé le mouvement du déconstructionnisme), a été l’un des premiers à proposer certaines limites théoriques au structuralisme, et a identifié une déstabilisation ou un décentrage apparent dans la vie intellectuelle (se référant au déplacement de l’auteur d’un texte comme ayant le plus d’effet sur un texte lui-même, en faveur des différents lecteurs du texte), qui a été connu sous le nom de Post-Structuralisme.

Roland Barthes (1915 – 1980), à l’origine structuraliste confirmé, a publié en 1968 son ouvrage « La mort de l’auteur », dans lequel il soutient que tout texte littéraire a des significations multiples, et que l’auteur n’est pas la source première du contenu sémantique de l’œuvre. Dans son ouvrage de 1967 « Elements of Semiology », il a également avancé le concept de métalangage, une manière systématisée de parler de concepts comme le sens et la grammaire au-delà des contraintes du langage traditionnel (de premier ordre).

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