Les pneus tubeless : qu’est-ce qu’on ne peut pas aimer ? On peut les faire rouler à basse pression sans risque de crevaison par pincement ; on peut aussi les faire rouler à une pression extrêmement élevée sans qu’ils n’explosent de la jante.
Grâce au produit d’étanchéité qu’on leur injecte, ils s’autoréparent. Comme ils n’ont pas de chambre à air, ils sont plus légers et enfin – et c’est le plus irrésistible – ils sont rapides !
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La résistance au roulement des pneus tubeless de route est inférieure à celle des pneus et des boyaux en raison de l’élimination du frottement entre la chambre à air et la carcasse.
Hutchinson et Shimano ont été les pionniers du tubeless routier au milieu des années 2000 et la Française des Jeux est devenue la première équipe professionnelle à rouler avec des pneus tubeless. Philippe Gilbert a remporté Het Volk en 2008 sur des Hutchinson Fusion 2 et toute l’équipe a utilisé des Hutchinson Intensives de 28 mm pour Paris-Roubaix en 2009.
Enfin, le cyclisme semblait prêt à suivre les traces des pneus tubeless de toutes les autres formes de courses qui impliquent des roues… mais tout est devenu silencieux.
Certains vélos sont déjà équipés de tubeless en standard
Malgré le fait que pratiquement tous les fabricants de roues ont rendu leurs jantes » tubeless ready » ces dernières années et que pratiquement tous les fabricants de pneus, à l’exception notable de Michelin et Continental, produisent des pneus tubeless, les professionnels préfèrent toujours les tubulaires.
Pour le prouver, Chris Froome a remporté ses trois derniers Tours de France sur des boyaux Continental Competition.
Argument juste
Un pneu et une jante tubulaires ont l’avantage évident d’être en moyenne plus légers dans l’ensemble puisque la jante tubulaire, sur laquelle le boyau est collé, n’a pas les parois de la jante dont un pneu ou un tubeless de route a besoin pour le fixer à la roue.
Sur un plan plus subjectif, les pros se font également lyriques sur le confort ou le » toucher » des boyaux.
Mais ce que les pros apprécient par-dessus tout, c’est la façon dont les boyaux gèrent les crevaisons. Comme la chambre à air est cousue dans l’enveloppe, l’air s’échappe lentement. Même lorsque tout l’air s’est échappé, il est toujours possible de rouler à plat sur la chambre à air, comme l’a fait Froome lors de la 15e étape du Tour 2017 avant que son coéquipier Michał Kwiatkowski ne lui donne sa roue.
Abraham Olano a remporté de façon célèbre les Mondiaux de 1995 en roulant le dernier kilomètre sur une chambre à air arrière plate.
Mais comme nous l’avons démontré cette année dans une vidéo, un pneu tubeless peut rester gonflé malgré de multiples perforations par des punaises, des clous et du verre – il ne devrait donc pas être nécessaire d’en rouler un à plat.
Une autre critique du tubeless concerne via la sécurité et la facilité d’utilisation les normes : Lorsque nous avons parlé à Keith Bontrager l’année dernière, il a noté que : « La norme internationale est floue, elle n’est pas garantie.
« Avoir un tas de normes propriétaires qui ne sont pas compatibles serait un cauchemar. Il y a donc une tentative, et c’est une tentative légitime, d’essayer de rendre l’interface entre le pneu et la jante assez universelle. »
Cette année, Mavic a lancé son UST avec 12 roues UST et deux nouveaux pneus – introduisant un niveau d’intégration jusqu’ici inédit dans le jeu des pneus tubeless. Heureusement, des tolérances pneu/jante de l’ordre du millimètre devraient désormais mettre fin au « cauchemar » des normes décrit par Bontrager.
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L’année 2018 sera-t-elle celle où les équipes pro se convertiront enfin ?
Prise d’expert
Michel Lethenet, Mavic
« Ça vient lentement avec les équipes. Par exemple, Rigoberto Urán utilisait des pneus Mavic UST lors du contre-la-montre du Tour de France à Marseille l’année dernière. Il a terminé à une impressionnante huitième place à seulement 25 secondes du vainqueur !
« Les équipes professionnelles sont très conservatrices mais lorsqu’elles sont ouvertes pour tester les pneus tubeless et les comparer avec ce qu’elles utilisent déjà, elles les trouvent prometteurs. Mais cela prend du temps.
« Ce n’est pas seulement la faible résistance au roulement qui intéresse les équipes professionnelles – elles veulent tout : la réactivité, la légèreté et d’autres critères de course purs.
« Pour l’utilisateur régulier, il faut prendre en compte d’autres aspects tels que la fiabilité, le prix abordable, la maintenance faible et facile, l’installation facile, le confort…
« Au final, je ne suis pas trop inquiet. Les professionnels adopteront bientôt le tubeless car l’ensemble de l’approche offre de meilleures performances et les améliorations et l’intégration de la technologie tubeless évoluent rapidement.
« Quel autre véhicule roulant sur la planète n’est pas tubeless maintenant, même dans des conditions de course ? »
Notre avis
Comme le dit Michel Lethenet de Mavic, les équipes pro sont très conservatrices. Même Team Sky semble avoir une attitude » si ce n’est pas cassé, ne le réparez pas » à l’égard du tubeless routier. Mais la technologie est prête : il suffira d’une grande victoire pro d’un coureur très en vue sur tubeless route pour que le reste du peloton suive.