Si vous pouviez désamorcer l’une des plus grosses bombes à carbone du monde, ne le feriez-vous pas ?
Chaque jour, notre fenêtre pour sauver le climat – et les milliards de vies qui en dépendent – se réduit un peu plus. Alors que les gens du monde entier agissent, les compagnies pétrolières tentent d’allumer la mèche de l’une des plus grosses bombes à carbone du monde.
Peu profondément dans l’ouest du Canada, sur des terres où les communautés indigènes vivent depuis des temps immémoriaux, se trouvent les sables bitumineux de l’Alberta. Les sables bitumineux sont de vastes champs de pétrole et des mines dans la province canadienne de l’Alberta.
Vus du ciel, les sables bitumineux dépassent l’horizon et semblent s’étendre à l’infini, ressemblant à une cicatrice douloureuse sur la Terre aux proportions épiques. Les sables bitumineux couvrent une superficie plus grande que l’Angleterre. Les lits des rivières voisines sont visibles, car les niveaux d’eau s’épuisent sous l’effet de l’utilisation industrielle. Les bassins d’écoulement des produits chimiques s’accumulent dans d’immenses lacs toxiques qui souillent le paysage. S’attardant dans l’air au-dessus (et dans les communautés environnantes), il peut y avoir une odeur âcre comme des pneus brûlés, effectuant une sensation de brûlure dans les poumons.
Expérimenter tout cela pour la première fois peut être accablant et traumatisant – même difficile à croire. Ce n’est pas ce qui vient à l’esprit des gens du monde entier lorsqu’ils imaginent les rivières et les lacs limpides du Canada, les forêts sempervirentes grouillant de vie ou la beauté époustouflante des parcs nationaux populaires à peine plus éloignés que ce cauchemar environnemental.
Les sables bitumineux sont l’un des plus grands projets industriels de la planète, et ils pourraient bien être le secret le plus embarrassant du Canada.
Au fil des ans, les sables bitumineux ont empiété sur les terres autochtones et contaminé l’environnement et la faune dont ces communautés dépendent pour leur culture et leur mode de vie. Les produits chimiques des sables bitumineux ont en outre été liés à des taux plus élevés de cancer dans les communautés autochtones et à une pollution atmosphérique dangereuse.
Le type de pétrole qu’ils contiennent est extrêmement lourd et difficile à extraire (on l’appelle « bitume »). L’acheminer des profondeurs du sol jusqu’à la surface peut consommer d’énormes quantités d’eau – suffisamment pour rivaliser avec ce qu’une petite ville peut utiliser quotidiennement. Il faut encore plus d’eau et d’énergie pour le raffiner et en faire quelque chose qui ressemble à ce qui se trouve dans votre réservoir d’essence. La quantité de gaz à effet de serre polluant le climat émise par baril de pétrole issu des sables bitumineux peut être 30 % plus élevée (tout au long de son cycle de vie) que celle du pétrole conventionnel. L’industrie des sables bitumineux a déjà des émissions de gaz à effet de serre supérieures à celles de la Nouvelle-Zélande et du Kenya réunis.
Le monde ne peut pas se permettre d’étendre les sables bitumineux de l’Alberta, pas si nous voulons préserver cette planète pour les générations futures. Même les générations actuelles sont déjà touchées par les effets du changement climatique sur l’élévation du niveau de la mer, l’eau potable, les maladies et les phénomènes météorologiques extrêmes.
En 2017, les dirigeants autochtones des îles du Pacifique se sont retrouvés face aux sables bitumineux, un coupable du changement climatique, qui entraîne l’élévation du niveau de la mer, qui à son tour a un impact dévastateur sur leurs maisons et leurs familles en ce moment.
Nouveaux projets de sables bitumineux et vague mondiale de résistance contre eux
Les enjeux sont élevés dans les sables bitumineux – pour les communautés et pour le monde. Mais au lieu de freiner l’expansion des opérations, le gouvernement canadien met le pied sur l’accélérateur.
Il prévoit de construire trois nouveaux pipelines pour transporter le pétrole des sables bitumineux à travers l’Amérique du Nord et même pour aider à exporter ce pétrole sale à l’étranger. Consultez la carte ci-dessous et lisez notre blog ici pour comprendre comment ces pipelines vont sillonner l’Amérique du Nord, menaçant la terre, l’eau et les communautés.
Crédit : Adapté de Mazaska Talks
Aujourd’hui, l’un des combats les plus urgents contre les sables bitumineux est celui contre le pipeline Trans Mountain Expansion, que le gouvernement canadien a décidé d’acheter au géant pétrolier texan Kinder Morgan en 2018. L’oléoduc traverserait des terres autochtones sans consentement et mettrait en danger les rivières, les ruisseaux et l’eau potable sur son chemin des sables bitumineux à la côte ionique du Pacifique, près de Vancouver, au Canada. L’augmentation du trafic de pétroliers qu’il entraînerait sur la côte pourrait pousser une population d’orques, une espèce menacée, à l’extinction
Une autre lutte urgente qui prend forme est celle contre la mine Frontier, proposée par la société Teck Resources de Vancouver. Si elle est construite, la mine Teck serait l’une des plus grandes mines de sables bitumineux de tous les temps et pourrait bloquer des centaines de millions de tonnes de pollution par le carbone jusqu’en 2067… même si le gouvernement canadien a promis d’atteindre des émissions nettes nulles d’ici 2050. De nombreuses communautés autochtones s’opposent au projet, compte tenu des dommages écologiques qu’il pourrait causer à la forêt boréale ancienne et à la faune menacée – ce qui porterait atteinte à plusieurs droits autochtones.
C’est pourquoi les partisans de Greenpeace et les gens du monde entier se lèvent dans une vague de résistance imparable pour dire NON à l’expansion des sables bitumineux et OUI à une transition énergétique propre et au respect des droits des communautés autochtones. Ce mouvement est mené par de nombreuses communautés autochtones qui se dressent depuis longtemps contre l’expansion des sables bitumineux.
Chaque jour, de plus en plus de personnes se dressent contre le pipeline Trans Mountain Expansion, Teck et d’autres projets d’expansion des sables bitumineux. Ensemble, nous pouvons accélérer la transition des combustibles fossiles (comme le pétrole, le gaz et le charbon) vers les énergies propres. Lisez-en plus sur le travail mondial de Greenpeace pour mettre fin à l’ère du pétrole et gagner la justice climatique dans ce blog.
Vous joindrez-vous à nous pour demander au gouvernement du Canada de désamorcer l’une des plus grosses bombes à carbone sur Terre ?
Agissez pour #StopPipelines en envoyant un message au Premier ministre Justin Trudeau aujourd’hui en une seule étape facile.
Ce blog a été mis à jour en janvier 2020.